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FRAGMENTS PARANOÏDES
Moignons brûlés,visages ahuris,chiens sodomites et sous-vêtements sanguinolents: parmi les clichés de l'ouvrage TOXYTT de Cheyco Leidmann,nous avons sélectionné le plus softs.Et parce qu'on préfère le plaisir des yeux aux tourments du foie, nous lui avons demandé quelques explications.

C 'est trash! Certaines images ont-elles été refusées par l'éditeur? Cheyco Leidmann:Aucune.Je n'aurais pas apprécié car j'avais accepté,des restrictions pour que mon ouvrage précédent {Sex is Blue,Teneues} ne soit pas censuré au Japon et je l'ai beaucoup regretté.
Nous sommes gâtés! Rares sont les images qui ne provoquent pas un haut-le-coeur.
Mais c'est le monde qui est violent ! Ce n'est qu'un livre.Mais nous avons decidé de ne pas mettre de photo en couverture,pour éviter qui'il soit caché dans les rayons des libraries.
"JE NE CHERCHE PAS A SAVOIR,MOI QUELLE TECHNIQUE VOUS UTILISEZ POUR MANGER" CHEYCO LEIDMANNAvec un avertissement,cela aurait pu ètre vendeur.Ce livre est trop sérieux pour être affublé d'une annonce commerciale.Comme je dis toujours,si j'avais voulu faire de l'argent j'aurais vendu des armes.C'est de Max Frisch,parlant de ses livres.
Ce livre est le resultat de quatre ans de travail.Comment avez-vous procédé pour la mise en scène?
Je ne vous le dirais pas.Je ne cherche pas à savoir,moi,quelle technique vous utilisez pour manger.Ça ne m'intéresse pas.Le seul assemblage qui existe,c'est celui qu'on se crée dans notre tète.
Mais tous les éléments des photos...Ce ne sont pas des photos. N'importe qui peut être photographe,mème avec son téléphone,de nos jours.Non,ce sont des images.C'est travaillé....proviennent de votre appareil?Oui.Je pars à leur recherche.Il y a quatre mois,à Pigalle,je me suis approché d'un peu trop près d'un bagarre de jeunes et je me suis retrouvé inconscient,sans plus rien sur moi.Plusieurs choses-les blessures par exemple-font penser à ce que l'on peut trouver sur le Net.Je n'y vais jamais.Je suis complètement low tech.J'ai un portable depuis quelques mois et je n'ai pas encore entamé mon forfait.
Qui avez-vous envie de provoquer?
Provoquer pour provoquer,c'est comme acheter un ticket pour son propre concert : c'est nul.C'est simplement ce que je ressens.Par exemple en vous voyant,là,en face de moi,je vois simultanément un accident derrière,dans la rue.
C'est dépriment.
Non,c'est bouleversant.Je place dans la même image dix choses différentes qui pourraient se passer dans le même champ.C'est comme au cinéma,avec un décalage dans le temps.Si on attend encore dix minutes,il pourait y avoir in tué,là,sous ces échafaudages.
Poursuivrez-vous ce désordre chaotique dans vos deux livres en préparation?
Bien sûr.Pour moi,le drame est dans chaque détail.Observez les gens,vous verrez,c'est fascinant.Quand je fais des photos sur les lieux d'un ouragan par exemple,la vie réelle est si violente que je ne peux,avec mes images,que l'approcher.
Entretien Magali Aubert